restaurer naturellement les forêts

Restauration naturelle de forêts, l’un des leviers pour limiter les effets du réchauffement climatique

Helene

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On appelle zone de récupération de forêts un espace dans lequel les forêts naturelles anciennes peuvent se regénérer. Autrement dit, plutôt que de mettre l’accent sur la plantation de nouvelle végétation, on permet aux écosystèmes autrefois présents de se recréer, si ce n’est entièrement, du moins en partie.

La restauration de forêts anciennes est, si elle est menée de front et en amplitude suffisante, l’une des solutions pour accroître le potentiel de la terre en stockage de carbone et pour limiter les conséquences du réchauffement climatique. C’est d’ailleurs l’un des vecteurs clés mis en avant dans le cadre de la déclaration de New York sur les forêts, en 2014. Objectif ? « Augmenter considérablement le taux global de restauration afin de restaurer au moins 200 millions d’hectares supplémentaires avant 2030 ». L’année 2030 devrait aussi, selon les objectifs fixés, voir la fin des pertes forestières. A titre d’information depuis 2000, on estime que 58,9 millions d’hectares de forêts naturelles ont déjà repoussé.

Déforestation et restauration de forêts anciennes, vue d’ensemble

Selon les données de la FAO (L’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture), les forêts de la planète portent bien leur nom de “puits de carbone”, en ayant absorbé plus de 662 Gt de carbone sur l’année 2020. Malheureusement, ce chiffre en constante baisse depuis 1990, diminuera encore drastiquement d’ici aux prochaines années du fait de la déforestation massive. Près de 178 millions d’hectares de forêts ont déjà disparu du fait de l’Homme entre 1990 et 2020… Le recul des terres toucherait majoritairement les forêts tropicales et donc les pays du Sud principalement touchés par la pauvreté et dans lesquels il est encore plus difficile d’instaurer des politiques de protection de l’environnement. Alors, quelles solutions à cette déforestation ? La restauration de forêts anciennes semble être l’une des méthodes les plus plébiscitées du moment.

Trois types de régénérations naturelles

En 2018 dans le cadre du projet Trillion Trees, une enquête cartographique a été menée, destinée à comprendre où et pourquoi la régénération naturelle de forêts a déjà lieu, et pour favoriser ce phénomène. On distingue trois types de régénérations naturelles :

  • Restauration active – On permet à la zone forestière de se développer en agissant directement sur la qualité du sol ou encore en passant par la plantation de nouvelles espèces. La restauration active s’effectue sur des terres meurtries : on cherche alors à rétablir les fonctions écologiques du milieu.
  • Régénération naturelle assistée par l’Homme,
  • Régénération naturelle spontanée, la nature reprend sa place.

Se lancer dans un projet de restauration naturelle de forêts, cela implique de mener des études écologiques précises sur l’état de la zone naturelle, d’engager des ressources en temps et en argent sur le long terme. Il s’agit surtout de trouver des acteurs engagés dans le projet (scientifiques, entrepreneurs, locaux…) prenant soin de la forêt de façon communautaire, jusqu’à ce que celle-ci soit suffisamment saine et mâture pour retrouver son ”autonomie”. Ainsi, outre l’avantage environnemental certain, ces projets ont également une teneur sociale et de réappropriation territoriale.

Planter des arbres VS régénérer des forêts : quelle est la méthode à considérer ?

Si la restauration de forêts fait parler d’elle, c’est parce qu’elle constitue une solution alternative fiable à la plantation d’arbres. Bien que judicieuse pour densifier la végétation en milieu urbain comme rural, la plantation d’arbres a effectivement ses limites.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les espèces plantées sont bien souvent uniques : des monocultures ne peuvent tout simplement pas rivaliser avec le potentiel naturel d’un écosystème forestier, lequel compte en moyenne 10 000 espèces réparties sur plusieurs hectares. Les forêts nouvellement créées ont donc du mal à être aussi riches en biodiversité et en carbone. A contrario lorsqu’on laisse la forêt se régénérer de façon spontanée ou même lorsqu’on restaure activement une zone, on contribue à recréer une partie de l’écosystème qui s’y trouvait. Cette stratégie est également à plus faible coût. Celui-ci serait jusqu’à 76 % moins élevé…

Pour plus d’informations sur la régénération de forêts naturelles, nous vous invitions à consulter ce pdf explicatif.