Partout à travers le monde, l’intérêt pour les « investissements à impact » devient de plus en plus fort. Un investissement à impact peut être défini comme un investissement « réalisé avec l’intention de générer un retour positif, ayant un impact social et environnemental mesurable, tout en assurant un rendement financier ». Les jeunes investisseurs en particulier privilégient de plus en plus les stratégies d’investissement à caractère social et environnemental. Mais comment faire concrètement ? Vers quel organisme se tourner et à qui faire confiance pour placer son argent en ayant une vision d’impact positif ?
L’investissement d’impact, une nouvelle norme ?
Porté à l’origine par des acteurs privés, l’investissement à impact touche aujourd’hui tous les secteurs de la finance. Même les gestionnaires de fonds historiques, hier hermétiques à cette vision, se sont convertis. C’est le cas par exemple de BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs du monde. En 2020, ce géant a lancé son « Global Impact Fund » pour sélectionner des valeurs à impact. Bain Capital, autre acteur clé de la finance internationale, a annoncé avoir levé 800 millions de dollars pour lancer un deuxième fonds à impact.
Ce mouvement est à associer en grande partie à la vision qu’ont les jeunes investisseurs. La génération des « Millenials », qui correspond aux personnes nées entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90, est particulièrement intéressée par cette forme d’investissement. Sensibles à la cause environnementale, désireux d’avoir un impact positif sur leur environnement proche ou éloigné, ils cherchent du sens dans leurs investissements. Équipements de santé, certifications en matière de sécurité, éducation, infrastructures, agriculture : nombreux sont les secteurs qui profitent de ce phénomène.
Si bien que l’investissement à impact positif, un temps vu comme un phénomène de mode, semble désormais s’installer durablement. La preuve, nombreux sont les jeunes actifs ou étudiants à chercher à concilier leurs intérêts professionnels avec une certaine vision du monde dans leurs investissements comme dans leur recherche d’emploi. Plein de convictions, ils voient en l’investissement un outil qui doit désormais être porteur de valeurs.
Cette sensibilisation aux questions environnementales fait partie des deux grands thèmes majeurs qui ont influencé le comportement des investisseurs ces dernières années. En effet, aux côtés de cette prise de conscience environnementale, c’est aussi un contexte de taux bas qui a poussé à placer son épargne pour la rendre rentable. Le niveau de risque est désormais accru, et ce sont des opportunités alternatives et mêmes des placements de niches qui sont envisagés, bien plus que par le passé.
La crise sanitaire du Covid-19 accélérateur de l’investissement à impact ?
L’investissement à impact n’est pas un concept nouveau. On peut retrouver ses racines aux premières initiatives qui visaient à proscrire certains investissements liés par exemple à l’alcool, au tabac ou aux armes. Ce mouvement, né dans les années 1960 et 1970, a abouti ensuite à l’investissement socialement responsable (ISR) puis à l’investissement intégrant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Mettre le capital au service du bien social et environnemental n’a rien de nouveau. Toutefois, les années 2020/2021 marquent une accélération. La pandémie mondiale de Covid-19 a poussé les économies de nombreux pays dans leurs retranchements. Avec des mesures de restriction de déplacement, et notamment des confinements, c’est notre modèle de société dans son entièreté qui a été mise en réflexion. Le coût humain et économique de la pandémie, qui est toujours à évaluer, a entraîné une forme d’anxiété. Un coup fatal pour le capitalisme ?
Pas forcément, mais la relance économique post-Covid-19 traduit la volonté d’utiliser de nouveaux leviers pour la croissance. Prendre en compte le changement climatique, faire cesser les inégalités hommes/ femmes ou encore stopper les discriminations sont plus que jamais des priorités qui peuvent se conjuguer avec la nécessité d’investir.
Les formes de l’investissement à impact positif
Innover financièrement pour innover socialement, c’est un peu la promesse de ces investissements à impact positif. Mais, concrètement, quelle forme peuvent prendre ces investissements ?
Pour les particuliers, la voie royale consiste à se tourner vers les plates-formes de financement participatif (GoFundMe, HelloAsso, KissKissBankBank, PretUp, Ulule, Wiseed, etc.). Là, il est possible de trouver des projets locaux ou à une échelle plus globale qui font sens.
En tant qu’investisseur individuel, il est aussi possible de confier une part à des fonds d’épargne salariale à une banque, via des produits clairement identifiés et/ou une branche à part. L’offre de produits d’épargne solidaire s’étoffe dans les réseaux bancaires traditionnels depuis plus de 10 ans.
Pour les entreprises, il est possible de placer des fonds dans des banques sociales et coopératives, ou encore de se tourner vers les banques classiques mais en choisissant, là encore, des placements clairement identifiés pour leur impact positif. Pour les entreprises de taille importante, faire confiance à un gestionnaire d’actifs ou à des capital investisseurs qui vont identifier les placements à impact positif est possible. Des spécialistes interviennent désormais aux côtés des entreprises pour les conseiller.
