Comment passer d’un DPE G à D et sortir du statut de passoire thermique ?

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Une maison qualifiée de passoire thermique, avec un DPE zoomée sur les lettres F et G au premier plan

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Être classé dans la catégorie F ou G du DPE revient à posséder une véritable passoire thermique, caractérisée par une consommation énergétique excessive et des pertes de chaleur importantes. Cette situation peut impacter le confort au quotidien, mais également entraîner des complications réglementaires, comme l’interdiction de location progressive prévue par la législation française.

Pour améliorer la note de son DPE, notamment passer de G à D, il est essentiel de mettre en place une stratégie réfléchie mêlant différents travaux de rénovation énergétique. Plusieurs solutions existent pour transformer efficacement les performances de votre habitation : isolation thermique renforcée, modernisation du système de chauffage, amélioration de la ventilation ou encore rénovation globale. Mais comment organiser ces étapes parfois complexes et par où commencer ?

Pourquoi vise-t-on une étiquette D plutôt qu’une classe F ou E ?

Viser une étiquette D plutôt qu’un classement en F ou G n’est pas qu’un objectif symbolique : c’est une stratégie rentable et juridiquement protectrice. Selon l’ADEME, un logement classé F ou G consomme en moyenne plus de 330 kWh/m²/an, contre moins de 230 kWh/m²/an pour une étiquette D. Cette amélioration peut réduire les factures de chauffage de 30 à 50 %, soit plusieurs centaines d’euros par an pour un logement de 80 m².

D’un point de vue réglementaire, un bien en D échappe aux interdictions de location prévues dès 2025 pour les logements G, puis F en 2028, selon la loi Climat et Résilience. Cela évite la vacance locative forcée et la perte de rentabilité pour les propriétaires bailleurs. De plus, un logement classé D retrouve sa pleine valeur sur le marché immobilier, souvent avec une plus-value estimée entre 5 et 15 % selon les études notariales régionales.

Prenons l’exemple d’un appartement de 70 m² à Rennes : en passant de G à D grâce à une isolation renforcée et à un changement de système de chauffage, le bien a gagné environ 25 000 € en valeur vénale, tout en réduisant ses charges annuelles de plus de 800 €. Cette trajectoire énergétique crée ainsi une double opportunité : augmenter l’attractivité commerciale du bien et diminuer durablement ses coûts de fonctionnement.

Quels sont les premiers pas pour transformer une passoire thermique ?

Pour sortir du statut de passoire thermique, il convient d’établir une feuille de route précise. Un audit énergétique s’impose souvent comme point de départ incontournable. Ce bilan détaillé des faiblesses et priorités oriente vers les interventions les plus rentables techniquement et financièrement.

  • Audit énergétique pour quantifier les déperditions thermiques,
  • Identification des points faibles : fenêtres, toiture, murs, sols,
  • Hiérarchisation des travaux selon leur efficacité énergétique.

L’audit énergétique met en lumière tous les points faibles du bâtiment : matériaux anciens laissant passer le froid, vitrages peu performants, absence de ventilation efficace, ou systèmes de chauffage obsolètes. Passer à une étiquette D nécessite rarement une seule intervention, mais bien une synergie de plusieurs actions coordonnées.

Pour accompagner ces démarches, de nombreuses aides publiques existent afin de réduire le coût des travaux.

  • MaPrimeRénov’
  • certificats d’économie d’énergie (CEE)
  • éco-prêt à taux zéro
  • réduction de TVA sur les travaux d’amélioration énergétique

Pour en bénéficier, il est souvent indispensable de privilégier l’isolation thermique avant toute intervention sur le chauffage.

Plan d’action concret pour passer d’un DPE G à D

Passer concrètement d’un DPE G à D nécessite une rénovation énergétique globale et structurée. Il ne s’agit pas de simples ajustements, mais d’une combinaison de travaux prioritaires, souvent en 3 grandes étapes, visant à réduire les déperditions thermiques, améliorer le système de chauffage et moderniser la ventilation.

Voici un parcours typique pour passer de G à D :

1. Traiter les déperditions thermiques (jusqu’à 60 % des pertes)

Les logements classés G sont de véritables passoires thermiques. Les travaux d »isolation suivants sont prioritaires :

  • Isolation des combles perdus : +1 à 2 classes DPE possibles à elle seule (jusqu’à 30 % d’économie d’énergie).
  • Isolation des murs par l’extérieur ou l’intérieur : 20 à 25 % de gain énergétique.
  • Remplacement des fenêtres simple vitrage par du double vitrage performant (Uw ≤ 1,4 W/m².K).

Exemple chiffré : une maison de 100 m² isolée sur les murs + combles peut réduire sa consommation de 35 à 45 %, soit 2 classes DPE.

2. Moderniser le système de chauffage

Un chauffage vétuste ou fonctionnant aux énergies fossiles (fioul, convecteurs électriques anciens) pénalise fortement le DPE.

Solutions efficaces :

  • Remplacer une chaudière fioul ou gaz par une pompe à chaleur air/eau.
  • Installer un poêle à granulés en appoint (fort rendement + énergie renouvelable).
  • Supprimer les vieux radiateurs grille-pain au profit de panneaux rayonnants ou d’un chauffage central basse température.

Le chauffage représente en moyenne 60 % de la consommation énergétique d’un logement classé G.

3. Ventiler efficacement (et éviter l’humidité)

La ventilation est indispensable pour maintenir une qualité de l’air correcte et éviter les moisissures post-travaux.

Choix à privilégier :

  • Installer une VMC hygroréglable ou double flux avec échangeur thermique (si rénovation globale).
  • Éviter les grilles obstruées ou les bouches manuelles peu efficaces.

Coût et aides

  • Budget moyen pour passer de G à D : 30 000 à 50 000 €, variable selon la surface.
  • Aides disponibles : MaPrimeRénov’, éco-PTZ, certificats d’économie d’énergie (CEE), TVA réduite, etc.
  • Certaines rénovations peuvent bénéficier jusqu’à 15 000 à 20 000 € de subventions cumulées, voire plus pour les ménages modestes.
Image d'une pompe à chaleur dans un jardin

Comment renforcer l’isolation thermique d’un logement en DPE G ?

L’amélioration de l’isolation thermique figure souvent en tête des priorités. Chaque mètre carré mal isolé représente une dépense récurrente sur vos factures d’énergie et freine toute progression du classement DPE.

Les principales surfaces à traiter sont les combles et toitures, véritables sources majeures de perte de chaleur. Viennent ensuite les murs extérieurs, responsables d’environ un quart des déperditions, puis les menuiseries (portes et fenêtres), sans oublier les planchers bas. Investir dans des matériaux isolants performants garantit des résultats concrets pour passer de la classe G à D.

ÉlémentTaux moyen de déperditionSolution recommandée
Toiture/combles25-30 %Isolation laine minérale ou mousse expansive
Murs20-25 %Isolation extérieure ou doublage intérieur
Menuiseries10-15 %Remplacement par du double/triple vitrage
Sols7-10 %Isolation sous chape ou par le vide sanitaire

En combinant plusieurs types d’isolation thermique, on observe une nette amélioration du score DPE. De plus, un logement mieux isolé réduit le besoin de production de chaleur, ce qui allège durablement la facture énergétique annuelle.

Comment le changement de chauffage impacte-t-il la classe énergétique ?

Après avoir renforcé l’isolation, il est crucial de s’intéresser au système de chauffage. Les anciennes chaudières au fioul ou au gaz, tout comme les radiateurs électriques dépassés, consomment beaucoup sans offrir un confort optimal.

Remplacer ces équipements peut réellement faire évoluer le logement vers une étiquette D. Installer une chaudière à condensation, adopter une pompe à chaleur ou choisir des radiateurs à inertie font partie des solutions modernes privilégiées lors d’une rénovation énergétique globale. L’ajout de systèmes de régulation intelligents, tels que les thermostats connectés, complète souvent cette démarche.

  • Pompe à chaleur air/eau ou géothermique,
  • Chaudière biomasse ou à condensation,
  • Radiateurs performants à fluide caloporteur ou à inertie,
  • Systèmes de pilotage connecté.

Le choix dépend essentiellement de la configuration du logement, de ses spécificités géographiques et du budget disponible. L’intégration de ces équipements, associée à une bonne isolation, favorise généralement une évolution significative du DPE.

En quoi l’amélioration de la ventilation joue-t-elle un rôle dans le DPE ?

La ventilation est souvent sous-estimée alors qu’elle est essentielle pour sortir du statut de logement énergivore. Une mauvaise aération favorise l’humidité, les moisissures et limite l’efficacité des autres rénovations énergétiques.

Installer une ventilation mécanique contrôlée (VMC) adaptée permet de renouveler l’air intérieur tout en préservant la chaleur, surtout après une rénovation de l’isolation thermique. La maîtrise des flux d’air évite la formation de ponts thermiques ou de condensation nuisible, contribuant activement à l’amélioration de la classe DPE.

  • VMC simple flux améliorée avec bouches hygroréglables
  • VMC double flux avec récupération de chaleur
  • Aérations ponctuelles intelligentes dans les pièces humides

Allier une ventilation innovante à des matériaux isolants crée un effet synergique bénéfique pour le confort, la santé des occupants et la valorisation du logement sur le marché immobilier.

À quoi ressemble une rénovation globale pour sortir d’une passoire thermique ?

Opter pour une rénovation globale reste la solution la plus efficace pour optimiser chaque poste et dépasser largement le seuil du DPE G. Plutôt que de réaliser des interventions isolées, cette approche traite l’ensemble du logement de façon cohérente et personnalisée.

Une étude coordonnée intègre toutes les étapes, depuis l’état initial jusqu’au suivi post-travaux. Ce mode opératoire maximise l’accès aux aides financières et optimise les économies réalisées sur le long terme, car chaque action s’inscrit dans un projet global et structuré.

  1. Audit énergétique approfondi,
  2. Planification de l’ensemble des interventions,
  3. Réalisation simultanée ou ordonnée des travaux (isolation, chauffage, ventilation),
  4. Contrôle et vérification finale avec mise à jour du DPE.

S’engager dans une rénovation globale augmente fortement les chances de passer d’une étiquette G à un classement D lors du diagnostic de performance énergétique, supprimant ainsi la mention passoire thermique du registre officiel.

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