Installer des panneaux solaires dans son jardin

Rédigé par Alex

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L’installation de panneaux solaires dans le jardin de votre maison est une solution efficace pour produire votre propre électricité verte, réduisant ainsi vos factures d’énergie et votre empreinte carbone. Avant de débuter ce projet, il est crucial de considérer l’ensoleillement, la superficie disponible, et la nature du sol de votre terrain pour déterminer la place de pose des panneaux photovoltaïques.

Évaluer la faisabilité de votre projet solaire

Avant de vous lancer dans l’installation de panneaux solaires dans votre jardin, il est primordial d’évaluer la faisabilité de votre projet. Cette étape préliminaire vous permettra de déterminer si votre terrain est adapté à l’implantation de panneaux solaires et d’estimer le potentiel de production d’énergie.

Analyser l’ensoleillement de votre terrain

L’efficacité de votre installation solaire dépend en grande partie de l’exposition au soleil de votre jardin. Pour obtenir un rendement optimal, vos panneaux solaires doivent bénéficier d’un ensoleillement maximal tout au long de l’année. Voici les points à prendre en compte :

  1. Orientation : Idéalement, vos panneaux solaires doivent être orientés plein sud pour capter le maximum de rayonnement solaire. Une orientation sud-est ou sud-ouest peut également être envisagée, mais avec une légère perte de rendement. En France, une orientation plein sud permet de maximiser la production annuelle, tandis qu’une orientation sud-est favorise la production matinale et une orientation sud-ouest la production en fin de journée.
  2. Inclinaison : L’angle d’inclinaison des panneaux joue un rôle crucial dans leur efficacité. En France métropolitaine, l’inclinaison optimale se situe généralement entre 30° et 35° par rapport à l’horizontale. Cette inclinaison permet de maximiser la production annuelle. Pour une production plus équilibrée sur l’année, une inclinaison de 60° peut être préférable, car elle favorise la production hivernale au détriment de l’été.
  3. Ombres portées : Identifiez les éventuels obstacles (arbres, bâtiments voisins, cheminées) qui pourraient projeter des ombres sur vos panneaux solaires. Même une ombre partielle peut réduire significativement la production d’électricité. Par exemple, une ombre couvrant 10% d’un panneau peut entraîner une baisse de production de 50% sur l’ensemble du panneau.

Pour évaluer précisément le potentiel solaire de votre terrain, vous pouvez faire appel à un professionnel qui réalisera une étude de faisabilité. Des outils en ligne, comme le simulateur Photovoltaïque de l’ADEME, peuvent également vous donner une première estimation. Ces outils prennent en compte les données météorologiques locales et peuvent vous fournir une estimation de la production annuelle en kWh/kWc.

Vérifier la superficie disponible

La surface nécessaire pour installer des panneaux solaires dans votre jardin dépend de plusieurs facteurs, notamment de votre consommation électrique et de vos objectifs de production. En règle générale, comptez environ 10 à 15 m² de panneaux pour produire 1 kWc (kilowatt-crête). Pour une installation résidentielle moyenne de 3 kWc, vous aurez donc besoin d’une surface au sol d’environ 30 à 45 m².

N’oubliez pas de prendre en compte l’espacement entre les rangées de panneaux pour éviter les effets d’ombrage et faciliter l’entretien. Une distance minimale de 1,5 à 2 fois la hauteur des panneaux est généralement recommandée entre chaque rangée. Par exemple, pour des panneaux de 1,7 m de hauteur, prévoyez un espacement de 2,55 à 3,4 m entre chaque rangée.

Étudier la nature du sol

La stabilité de votre installation solaire dépend en grande partie de la nature du sol de votre jardin. Un sol meuble ou instable peut nécessiter des fondations plus importantes, ce qui augmentera les coûts d’installation. Voici les principaux types de sols et leurs implications :

  • Sol rocheux : Généralement stable, mais peut nécessiter des travaux de terrassement plus importants. Les fondations peuvent être moins profondes mais nécessitent souvent un ancrage spécifique.
  • Sol argileux : Peut être sujet à des mouvements en fonction de l’humidité, nécessitant des fondations adaptées. Des pieux à une profondeur de 1,5 à 2 m peuvent être nécessaires pour assurer la stabilité.
  • Sol sableux : Relativement facile à travailler, mais peut nécessiter des fondations plus profondes pour assurer la stabilité. Des fondations de type longrine ou des pieux vissés peuvent être appropriés.

Dans certains cas, une étude géotechnique peut être nécessaire pour déterminer la meilleure solution d’ancrage pour vos panneaux solaires. Cette étude peut coûter entre 800 et 1500 euros, mais elle est essentielle pour garantir la pérennité de votre installation.

Choisir et dimensionner votre installation solaire

Une fois la faisabilité de votre projet établie, il est temps de choisir et dimensionner votre installation solaire. Cette étape est cruciale pour optimiser la production d’énergie et garantir un retour sur investissement satisfaisant.

Sélectionner la technologie de panneaux solaires

Plusieurs types de panneaux solaires sont disponibles sur le marché, chacun avec ses avantages et inconvénients :

  • Panneaux monocristallins : Offrent le meilleur rendement (jusqu’à 22%) mais sont plus coûteux. Ils sont particulièrement adaptés aux espaces restreints. Leur puissance typique varie de 300 à 400 Wc par panneau.
  • Panneaux polycristallins : Légèrement moins efficaces (rendement de 15 à 18%) mais plus abordables. Ils représentent un bon compromis entre performance et coût. Leur puissance typique se situe entre 250 et 330 Wc par panneau.
  • Panneaux à couche mince : Moins efficaces (rendement de 10 à 12%) mais plus légers et flexibles. Ils peuvent être une option intéressante pour des installations particulières. Leur puissance est généralement inférieure, autour de 100 à 150 Wc par panneau.
  • Les kits plug-and-play : les panneaux solaires en kit plug and play représentent une solution pratique et économique pour les particuliers souhaitant installer eux-mêmes leur système solaire sans avoir recours à des travaux complexes. Ils comprennent les panneaux, un support inclinable, et un câblage et des connecteurs. Il suffit de les branches à une prise extérieure pour commencer à en profiter.

Le choix de la technologie dépendra de vos objectifs de production, de votre budget et de l’espace disponible dans votre jardin. Il est important de noter que les panneaux les plus performants ne sont pas toujours les plus rentables. Le rapport qualité-prix et la durabilité sont des facteurs à prendre en compte.

Déterminer la puissance de l’installation

La puissance de votre installation solaire doit être dimensionnée en fonction de votre consommation électrique et de vos objectifs d’autoconsommation ou de revente. Voici quelques repères :

  • Une installation de 3 kWc produit en moyenne 3 000 kWh par an en France métropolitaine, ce qui correspond à la consommation électrique annuelle d’un foyer de 2 à 3 personnes (hors chauffage et eau chaude).
  • Pour une autoconsommation optimale, il est généralement recommandé de dimensionner l’installation à environ 50-60% de votre consommation annuelle.

Pour calculer précisément la puissance nécessaire, utilisez la formule suivante :
 Puissance crête (kWc) = Consommation annuelle (kWh) / (Nombre d’heures d’ensoleillement annuel × Coefficient de performance)

Le coefficient de performance varie généralement entre 0,75 et 0,85 selon la qualité de l’installation et les conditions locales.

N’oubliez pas de prendre en compte vos projets futurs (achat d’un véhicule électrique, installation d’une pompe à chaleur) qui pourraient augmenter votre consommation électrique. Par exemple, une voiture électrique parcourant 15 000 km par an consomme environ 3 000 kWh supplémentaires.

Choisir entre autoconsommation et revente

Vous avez le choix entre plusieurs options pour l’utilisation de l’électricité produite par vos panneaux solaires :

  • Autoconsommation totale : Vous consommez toute l’électricité produite et restez connecté au réseau pour combler vos besoins supplémentaires. Cette option est intéressante si votre profil de consommation correspond bien à votre production.
  • Autoconsommation avec vente du surplus : Vous consommez une partie de l’électricité produite et vendez le surplus au fournisseur d’électricité. En 2023, le tarif de rachat pour une installation de moins de 9 kWc est d’environ 0,10 €/kWh.
  • Vente totale : Toute l’électricité produite est vendue au réseau. Le tarif de rachat pour une installation au sol de moins de 500 kWc est d’environ 0,0925 €/kWh en 2023.

Le choix dépendra de votre profil de consommation, des tarifs de rachat en vigueur et de vos objectifs personnels. L’autoconsommation avec vente du surplus est souvent la solution la plus avantageuse pour les installations résidentielles.

Intégrer un système de stockage

Pour optimiser l’autoconsommation, vous pouvez envisager l’ajout d’un système de stockage par batteries. Les batteries lithium-ion sont actuellement les plus utilisées, avec une durée de vie de 10 à 15 ans et une efficacité de 90 à 95%. Pour une installation résidentielle, une capacité de stockage de 5 à 10 kWh est généralement suffisante.

Le coût d’un système de stockage varie entre 500 et 1000 €/kWh de capacité. Bien que l’investissement initial soit important, il peut augmenter significativement votre taux d’autoconsommation, passant typiquement de 30-40% sans stockage à 60-70% avec stockage.

Aspects réglementaires et démarches administratives

L’installation de panneaux solaires dans votre jardin est soumise à diverses réglementations et nécessite plusieurs démarches administratives. Il est essentiel de les connaître et de les respecter pour mener à bien votre projet.

Obtenir les autorisations nécessaires

Selon la puissance de votre installation et sa hauteur, différentes autorisations peuvent être requises :

  • Pour une installation de moins de 3 kWc et d’une hauteur inférieure à 1,80 m : aucune formalité n’est généralement nécessaire.
  • Pour une installation de plus de 3 kWc ou d’une hauteur supérieure à 1,80 m : une déclaration préalable de travaux est requise.
  • Pour une installation de plus de 250 kWc : un permis de construire est obligatoire.

Il est recommandé de consulter le service urbanisme de votre mairie pour connaître les règles spécifiques à votre commune, notamment en ce qui concerne les zones protégées (monuments historiques, sites classés, etc.).

Raccordement au réseau électrique

Si vous optez pour une installation raccordée au réseau, vous devrez effectuer une demande de raccordement auprès du gestionnaire de réseau de distribution (généralement Enedis). Les étapes sont les suivantes :

  1. Réaliser une demande de raccordement en ligne sur le site d’Enedis.
  2. Obtenir une proposition technique et financière (PTF) détaillant les travaux à réaliser et leur coût.
  3. Signer la PTF et régler l’acompte demandé.
  4. Faire réaliser les travaux de raccordement par Enedis.

Le délai pour le raccordement peut varier de quelques semaines à plusieurs mois selon la complexité du projet. Le coût du raccordement dépend de la distance entre votre installation et le réseau existant, mais il est généralement compris entre 1000 et 1500 € pour une installation résidentielle standard.

Contrat d’achat de l’électricité

Si vous choisissez de vendre tout ou partie de votre production électrique, vous devrez souscrire un contrat d’achat avec un fournisseur d’électricité. Les tarifs de rachat sont fixés par l’État et varient selon la puissance de l’installation et le type de contrat (vente totale ou vente du surplus).

Pour bénéficier des tarifs réglementés, votre installation doit être réalisée par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) dans le domaine du photovoltaïque. Cette certification garantit la qualité de l’installation et vous permet d’accéder à certaines aides financières.

Assurance et responsabilité

N’oubliez pas d’informer votre assureur de l’installation de panneaux solaires dans votre jardin. Votre contrat d’assurance habitation devra probablement être mis à jour pour couvrir les risques liés à cette nouvelle installation. Les principaux risques à couvrir sont les dommages causés à l’installation (intempéries, vol) et la responsabilité civile en cas de dommages causés à des tiers.

En conclusion, l’installation de panneaux solaires dans votre jardin représente une opportunité intéressante pour produire votre propre électricité verte et contribuer à la transition énergétique. En suivant les étapes décrites dans ce guide, vous pourrez évaluer la faisabilité de votre projet, choisir une installation adaptée à vos besoins et respecter les obligations réglementaires. N’oubliez pas de faire appel à des professionnels qualifiés pour vous accompagner dans votre démarche et garantir la qualité et la sécurité de votre installation solaire. Avec une bonne planification et un dimensionnement adapté, votre projet solaire pourra vous apporter satisfaction pendant de nombreuses années, tout en réduisant votre empreinte carbone et vos factures d’électricité.