A l’instar de la consommation “physique”, tangible, la consommation numérique n’a elle aussi cessé d’augmenter depuis son apparition, si bien qu’elle en devient désormais instinctive, déraisonnée voire destructive. Son impact sur l’environnement notamment, via la surutilisation d’énergie liée à nos infrastructures numériques et au stockage des données est bel et bien réel ! Mais, à l’heure des smart cities, de l’open data et des applications innovantes, réduire notre impact environnemental via le web semble illusoire. Comment atteindre une sobriété numérique alors même que les technologies sans cesse développées doivent nous permettent de réduire les fractures sociales, d’apprendre, de communiquer, d’innover ? Pour les entreprises comme pour les particuliers, il s’agit désormais de reprendre la main sur son usage numérique, en y intégrant consciemment une dimension environnementale : vers une consommation numérique pilotée et éco-responsable, une transition énergétique.
Quelques chiffres liés aux usages numériques dans le monde
- 4 % des émissions mondiales de gaz à effet sont le fruit du numérique, un taux qui passera vraisemblablement à 8 % en 2025.
- Les équipements numériques (téléphones, tablettes, ordinateurs, etc.) représentent 47 % des émissions de GES du secteur. Or, la croissance des dépenses numériques est passée d’une croissance moyenne de 3 à 5 % par an.
- Selon Greenpeace, seulement 17 % de l’énergie nécessaire à l’hébergement des sites les plus visités du monde provient du renouvelable
Comment réduire notre impact environnemental sur le web ?
Même si une loi sur la pollution numérique a récemment été promulguée en France, encadrant la gestion des datacenters ou encore le renouvellement des appareils numériques, il appartient à tout un chacun de faire en sorte de maîtriser son usage numérique.
Et, puisque cette utilisation s’applique finalement à tous les domaines du quotidien, repenser son usage relève d’une vraie stratégie, même pour un particulier. Par où commencer, alors ? Plusieurs pistes sont à explorer.
La première ? Travailler sur un comportement moins compulsif vis-à-vis des écrans, notamment en sensibilisant les plus jeunes et en prenant conscience de notre temps passé devant les écrans. Réduire nos phases d’utilisation des appareils numériques constitue le premier vrai axe de transition. La seconde piste est de chercher à réduire notre consommation énergétique liée au numérique, en mettant notamment en œuvre les quelques actions très concrètes listées ci-après.
- Pensez aux solutions de stockage partagées. Celles-ci sont d’ailleurs utiles pour vous éviter d’insérer trop de pièces jointes volumineuses dans vos emails professionnels : préférez un lien de partage qui évitera un besoin trop important en stockage. Un email contenant une pièce jointe équivaut généralement à 35g CO2, contre 4 sans celle-ci ! Alors, s’il vous est vraiment nécessaire d’envoyer une pièce jointe par mail, pensez à compresser ce fichier via des outils adaptés.
- Ajoutez vos sites préférés en favoris dans votre navigateur par défaut, pour les retrouver instantanément sans effectuer de nouvelle requête web. Chaque recherche demande de la donnée ! On estime généralement les émissions de GES d’une requête Google à 6,65 g CO2.
- Vous pouvez également réduire davantage votre empreinte carbone en choisissant un moteur de recherche qualifié d’éco-responsable. Ecosia ou encore Lilo comptent parmi eux. Ce dernier utilise l’argent généré par chaque recherche et en investit la moitié dans des projets environnementaux à impact positif : le parti-pris de la compensation carbone.
- Dans la même logique, choisir un hébergeur engagé en faveur de l’environnement peut changer la donne. C’est par exemple le cas de o2switch, un acteur Français dont le data center se situe à Clermont-Ferrand. L’hébergeur, qui propose une seule offre tout compris, met en avant le fait qu’il utilise 94 % d’énergie décarbonée pour approvisionner son data center !
- Envoyez un email aux destinataires indispensables seulement, et évitez d’utiliser l’option “répondre à tous”, lorsque ce n’est pas nécessaire.
- Nettoyez votre boîte mail de façon hebdomadaire ou mensuelle. Supprimez les emails déjà lus et peu importants : ceux-ci requièrent de l’énergie pour être stockés en ligne ! Notez que vous pouvez paramétrer votre boîte email pour programmer la suppression automatique des emails, passée une certaine date, une bonne pratique à garder à l’esprit. Faites également le tri dans vos différentes newsletters : les lisez-vous vraiment ? Si non, pensez à vous désabonner pour éviter les flux d’envoi inutiles.
- Lorsque vous regardez des vidéos, pensez à les télécharger puis à les supprimer plutôt que de les regarder en ligne. Selon The Shift Project, 10 heures de visionnage en haute définition en ligne comptent autant que l’intégralité des données des articles de Wikipédia en anglais !