Loi sur la transition énergétique

Loi transition énergétique 2024 : le détail du projet du Ministère de la transition écologique

Alex

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Le débat sur la transition énergétique est d’actualité. Pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger l’environnement, l’Etat, soutenu par les collectivités locales et les entreprises donne l’impulsion nécessaire à la transition énergétique sur tous les secteurs : bâtiment, transports, consommation… Le constat est simple : les énergies fossiles, non renouvelables, en rejetant des émissions de gaz à effet de serre (CO2) dans l’atmosphère, sont très polluantes et contribuent au dérèglement climatique. Avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, le Ministère de la transition écologique et les politiques publiques ont mis en place de nouvelles mesures. Parmi les plus connues, l’aide financière pour les travaux de rénovation énergétique : changer un chauffage ou refaire l’isolation ouvre le droit à une prime énergie. Objectif à terme : indépendance, sobriété et efficacité énergétique pour atteindre la neutralité carbone. Avec le développement des énergies renouvelables. Énergie éolienne, solaire, biomasse… les innovations technologiques sont au rendez-vous. Voici tout ce qu’il faut connaitre sur la loi transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

Loi de transition énergétique : que dit-elle ?

La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 définit les objectifs communs de transition énergétique pour les différentes filières françaises. Ses dispositions servent de clé de voute dans l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement en matière de croissance verte à l’horizon 2050. L’objectif majeur, c’est d’éradiquer le gaspillage énergétique et d’alléger l’empreinte environnementale de la France de façon drastique. Deux secteurs sont particulièrement concernés par la loi de transition énergétique de 2015 ainsi que par la politique du gouvernement pour 2021 : transport et bâtiment. A eux seuls, ces secteurs comptabilisent 2/3 de l’énergie finale consommée en France.

La loi de transition énergétique en 2024 poursuit son but : faire évoluer la France vers un nouveau modèle énergétique, plus maîtrisé, plus juste et plus efficace. Parmi les objectifs à moyen et long terme de cette loi :  

  • La réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport au niveau de référence 1990 pour 2030, 
  • La réduction de la consommation d’énergies fossiles de 30% en 2030
  • Une part du nucléaire à 50% maximum de la production d’électricité en 2050 et 40% d’énergies renouvelables (32% si l’on considère l’énergie finale consommée) 
  • Une réduction de 50% des déchets générés d’ici à 2050, 
  • Une consommation finale d’énergie divisée par 2 d’ici à 2050 (par rapport au niveau de référence 2012), 

D’autres objectifs annexes viennent compléter ce panel, comme la création de 75 000 emplois dans le bâtiment. 

Transition énergétique et mobilité responsable

En matière de mobilité et transports, la question de la transition énergétique est bien entendu centrale. Comment orienter les comportements des usagers et leur permettre d’atteindre une consommation plus raisonnée ? Il s’agirait de :

  • Réduire les distances parcourues grâce à un aménagement territorial judicieux évalué par les collectivités,
  • Favoriser l’utilisation de transports verts (indemnité kilométrique de vélo, bonus aux véhicules propres…),
  • Réduire les émissions des véhicules individuels et collectifs.

Pour répondre aux objectifs précités, il est bien sûr important de créer et développer des infrastructures adaptées.

Notons que décembre 2019 voit la promulgation d’une loi de transition énergétique dédiée à la mobilité, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), prévoyant un plan d’investissement de plus de 13 milliards d’euros pour le secteur d’ici à 2022 et 14 milliards d’euros supplémentaires avant 2027. L’objectif est de développer une mobilité pratique et moins polluante, dans la veine des orientations politiques de transition énergétique.

CNTE : la transition énergétique pensée par la France, pour la France

Gouvernement, collectivités, associations ou encore Réseau Action Climat France, de nombreux organismes et institutions œuvrent jour après jour pour la transition énergétique et la croissance verte. 

En France, la transition énergétique est en effet l’un des fers de lance de la politique du gouvernement, à l’origine notamment de la création du Conseil National de la Transition Energétique (CNTE). Celui-ci est consulté en amont de projets de loi ou de l’implémentation de stratégies nationales liées au développement durable. Ce Conseil a la possibilité de se saisir de toute question d’intérêt national en la matière et ses avis structurants servent de réelles feuilles de route au gouvernement et aux entreprises. 

En ce qui concerne la transition énergétique 2024 et pour les années à venir, le Conseil National de la Transition Energétique a encore une fois été missionné par le ministère pour mener un travail de fond sur le premier trimestre 2020, dans le cadre de la stratégie bas carbone de la France. Cette mission s’est traduite par l’élaboration d’un document “Vision de la France à l’horizon 2050”, contenant des briques thématiques censées représenter les composantes du quotidien d’un citoyen dans un pays neutre en carbone. Parmi les organismes membres du groupe de travail, on compte la confédération générale du travail, France Nature Environnement, le réseau Action Climat, le Sénat, l’ADEME ou encore la chambre de métiers et de l’artisanat. 

Poursuivre la loi de transition énergétique en 2024 : quel financement ?

Le financement de la transition énergétique passe par une participation stratégique de 5 milliards d’euros au Fonds d’Épargne de la Caisse des Dépôts, dont la mission principale est de proposer des solutions concrètes d’accompagnement et de financement aux particuliers et aux territoires, en matière de croissance verte et de soutien à l’activité économique. Deux domaines d’intervention sont couverts en matière de transition énergétique pour 2024, celui de la rénovation thermique des bâtiments* et celui du développement des nouvelles mobilités, partout sur le territoire. 

*En 2016 déjà, la Caisse des Dépôts avait augmenté ses financements d’environ 3 milliards d’euros, des financements en partie consacrés à la rénovation thermique des bâtiments publics et résidentiels. 

En novembre 2021 a été annoncé le lancement du prêt avance rénovation, pour aider les particuliers à financer leurs travaux de rénovation énergétique.

Enfin, on ne peut pas omettre de citer le Fonds de Financement de la transition énergétique (FFTE) ou encore le Fonds Chaleur de l’ADEME pour le développement de la chaleur renouvelable issue de la biomasse notamment. 

Le gouvernement français engage également des ressources considérables dans les dispositifs gouvernementaux d’aide à la rénovation énergétique. L’objectif : diminuer l’empreinte carbone du secteur résidentiel.

Loi de transition énergétique et bâtiment

Bien entendu, le secteur des transports n’est pas le seul impacté par la loi transition énergétique. Le bâtiment (individuel et collectif, privé et public) est lui aussi concerné, via deux axes majeurs :

La construction responsable (sensibilisation des acteurs de la chaîne, utilisation de matériaux responsables, d’énergies renouvelables…). Depuis la RT 2012, la performance énergétique des constructions neuves doit être à minima égale à celle d’un bâtiment BBC. La RT 2020 vient bousculer et durcir ces standards en imposant aux constructions neuves un niveau d’exigences équivalent au BEPOS (bâtiment à énergie positive). Il s’agit via ce biais d’éradiquer totalement le gaspillage énergétique.

La rénovation énergétique des logements. La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoyait la réfection de plus de 550 000 logements jusqu’à 2020. Comment ? En imposant des obligations de rénovation sur certains bâtiments aux performances moindres, en formant davantage les professionnels aux codes du bâtiment responsable et en participant au financement de la rénovation énergétique des foyers français, notamment ceux en situation de précarité énergétique.

Paysage

La RT 2020, qui vient remplacer la RT 2012, va durcir les standards du BEPOS.

Rénovation de l’habitat : le pilier de la transition énergétique

Dans le résidentiel, on parle souvent de loi transition énergétique isolation, et pour cause ! L’isolation est un chantier stratégique à l’échelle du logement puisqu’il permet d’éradiquer les déperditions thermiques et donc d’accroître les performances énergétiques du bâtiment. La loi transition énergétique met également l’accent sur la rénovation du poste “chauffage”, notamment en promouvant l’implémentation d’énergies renouvelables, via les pompes à chaleur par exemple. Au global, tous les travaux d’efficacité énergétique entrent dans le scope des chantiers indemnisables au titre des aides prévues par l’Etat : la prime énergie, MaPrimeRénov’… Et oui, la loi transition énergétique fait mention d’aides financières conséquentes pour tous les contribuables, un vecteur du changement.

Loi transition énergétique et copropriétés

La loi de 2015 est également une loi transition énergétique à destination des copropriétés, puisqu’elle prévoit des obligations légales en matière de rénovation énergétique. Un lien fort existe notamment entre la loi transition énergétique et le ravalement de façade, lien que nous évoquons dans le point n°2.

  • Rénovation obligatoire des copropriétés dont la consommation en énergie primaire est supérieure à 330 kWh/m²/an (cela équivaut à une étiquette énergie G ou F du DPE). Celles-ci représentaient encore 14,7% des 10 millions de logements collectifs en 2020.
  • Les chantiers de rénovation devront forcément comprendre l’isolation si celle-ci le nécessite, l’isolation étant le poste le plus déterminant en matière de consommations énergétiques. Pour une grande majorité des copropriétés, une isolation par l’extérieur sera judicieuse et permettra simultanément de ravaler la façade du bâtiment. La rénovation de la toiture en copropriété fait aussi partie des travaux d’efficacité énergétique les plus courants.
  • Individualisation des frais de chauffage pour les copropriétés consommant plus de 80 kWh/m².an. En deçà, il n’existe pas d’obligation. Le chauffage représentant 66% des consommations d’énergie dans l’habitat, ce dispositif permet une économie énergétique d’environ 15% pour le logement. Notons que la loi de transition énergétique insiste sur l’utilisation des pompes à chaleur en logement individuel.

Transition énergétique : les entreprises elles aussi concernées

Que prévoit la loi transition énergétique pour les entreprises ? En fait, la majorité des mesures applicables aux bâtiments résidentiels s’appliquent également aux locaux professionnels. Les immeubles collectifs professionnels ont par exemple la même obligation d’individualisation des frais de chauffage s’ils génèrent plus de 80 kWh/m².an d’énergie.

La loi de transition énergétique bâtiment et mobilités date déjà de quelques années, et les évolutions en matière d’énergie vont bon train.

Si la France est à l’heure actuelle en retard sur l’atteinte de ses objectifs de 2030 ou 2050, on constate toutefois que le gouvernement se donne de plus en plus les moyens du changement.

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