Le DPE (Diagnostic de Performances Energétiques), c’est l’un des documents attestant du profil énergétique et climatique d’un bien immobilier. Il comprend la consommation d’énergie primaire du bien, ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi les frais énergétiques annuels du logement ou encore des conseils liés aux usages du bâtiment. Historique, ce diagnostic obligatoire a vu sa forme et son contenu évoluer en 2021. Le nouveau DPE se veut plus clair et plus intuitif, facile à lire et à comprendre. Quel est son contenu ? Comment lire ce nouveau DPE ?
Ce qui change dans le cadre du nouveau DPE
Au 1er juillet 2021, le DPE a évolué. Plus fiable, il est désormais calculé selon une seule et même méthode pour tous les bâtiments. Exit la méthode “sur factures”, les DPE vides faute de données suffisantes, pour les biens construits avant 1948 ! Le nouveau calcul du DPE permettrait de définir très précisément la valeur énergétique du bien quel qu’il soit, grâce à la méthode “conventionnelle” ou 3-CL. Celle-ci se réfère d’ailleurs à tous les postes énergétiques de l’habitation : chauffage, ECS, climatisation, éclairage et auxiliaires (contre trois postes seulement auparavant).
Outre la fiabilité du diagnostic, le nouveau DPE :
- Devient pleinement opposable en justice (non plus partiellement comme en 2010),
- Est désormais plus lisible du fait de nouveaux encadrés imagés (schémas de déperditions de chaleur, indicateur de confort d’été…) et de recommandations claires à destination des propriétaires. L’estimation des coûts annuels d’énergie du logement sous forme textuelle et de tableau permet aussi aux propriétaires et aux acheteurs de comprendre leurs usages. Cette estimation doit d’ailleurs désormais apparaître de façon obligatoire dans les annonces immobilières de location/vente aux côtés du classement du bien.
- Est désormais la fusion du DPE vente et du DPE location : il n’existe plus de différence entre les deux.
Parlant de profil énergétique, l’étiquette énergie évolue elle aussi. Visuellement d’abord : la consommation d’énergie primaire comme les émissions de gaz à effet de serre apparaissent sur la même échelle.

Le classement énergétique sera synthèse des deux variables, une sorte de double classement. Le nouveau DPE retient le plus mauvais des deux classements. Les nouveaux seuils de performance énergétique sont les suivants :
Classement DPE | Consommation d’énergie primaire (kWh/m².an) | Emissions de GES (kg CO2eq/m².an) |
DPE A | 70 | 6 |
DPE B | 110 | 11 |
DPE C | 180 | 30 |
DPE D | 250 | 50 |
DPE E | 330 | 70 |
DPE F | 420 | 100 |
DPE G | > 420 | > 100 |
Observons que la notion de passoire énergétique apparaît désormais aux côtés de l’étiquette énergie du logement, catégorisant le bien de façon beaucoup plus concrète pour le propriétaire et/ou les futurs acquéreurs. Pour rappel, selon une étude menée par le site Notaires.fr, les biens affublés d’une étiquette énergétique F ou G se vendent entre 2 et 18 % moins cher que les biens notés D…
Quels changements implique le nouveau DPE ?
Si le nouveau DPE a fait débat, c’est d’ores et déjà du fait de la réévaluation de sa méthode de calcul, plus stricte et donc défavorable pour une partie du parc de logements français. Selon les estimations du gouvernement, le taux de variation de l’étiquette énergétique au positif ou au négatif aurait dû être de 40 % environ, avec la mise en évidence d’environ 800 000 passoires énergétiques.
La réalité est tout autre : quelques semaines après l’établissement du DPE, déjà 300 000 biens étaient déclassés, du fait d’un dysfonctionnement dans la méthode de calcul. L’anomalie touche les biens construits avant 1975. Ainsi, les DPE sur ces biens classés F ou G sont actuellement suspendus jusqu’au 1er novembre, date à partir de laquelle ils seront systématiquement réédités. Les biens classés D ou E pourront également bénéficier d’une nouvelle analyse DPE sur demande du propriétaire. Un départ un peu chaotique pour ce DPE, mais dont la méthode de calcul est en ce moment même rééditée.