Initialement, le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) a été créé en vue d’assurer l’éco-conditionnalité des aides à la rénovation énergétique en France. Pas d’artisan RGE pour ses travaux ? Pas d’éligibilité aux principales primes d’efficacité énergétique. Mais en quoi ce label, créé en 2011 et plutôt controversé aujourd’hui, se révèle être l’un des vecteurs assumés de transition énergétique dans le secteur du bâtiment ? Vue d’ensemble des enjeux liés à ce précieux sésame.
RGE : des professionnels formés à la rénovation énergétique efficiente
En France, l’état des lieux du parc de logements est fortement contrasté, c’est le moins que l’on puisse dire. Selon les données publiées par la start-up heero, 75 % des logements ont une étiquette énergie D ou pire, d’après l’analyse de leur DPE.
“Plus concrètement, 18 % des maisons et 15 % des appartements sont des passoires énergétiques, soit 4 millions de logements”.
C’est pourquoi, depuis 2005, le gouvernement français s’assure de la mise en place d’une succession de mesures destinées à accélérer la rénovation énergétique. Rénover vite et bien, c’est sortir une majorité de Français d’une situation de précarité, minimiser drastiquement le gaspillage énergétique et répondre aux enjeux croissants de sobriété dans le bâtiment – rappelons-le, premier secteur le plus consommateur d’énergie en France.
Pourquoi un label RGE ?
RGE, pour Reconnu Garant de l’Environnement.
Ce label est né d’une volonté, celle de permettre à des professionnels déjà expérimentés d’adopter une nouvelle approche, plus écologique, de leur métier. Formation aux dernières technologies et notamment au renouvelable, appréhension des enjeux d’une rénovation globale ou des notions d’efficacité énergétique du bâti… Au-delà de cela, la création du label RGE avait vocation à fédérer l’ensemble des professionnels du bâtiment sous une même bannière, celle d’une transition énergétique consciente et efficace.
Malheureusement cette année, seulement 55 000 à 60 000 professionnels sont labellisés, du fait de conditions de labellisation contraignantes ! Cela représente au maximum 7,6 % des artisans du bâtiment dans les Pays de la Loire. En Corse, en région PACA et en Ile-de-France, ce pourcentage est inférieur à 2 % de l’ensemble des professionnels du bâtiment.
L’on pourrait alors se demander : en quoi le label RGE a –t-il fait bouger les choses ?
- Affirmer la prise de conscience des particuliers autour des enjeux de la transition énergétique. Le principe d’éco-conditionnalité, fortement contraignant, est gage d’une meilleure compréhension et d’un meilleur engagement de chacun.
- Mettre en avant les professionnels les plus fiables en matière d’efficacité énergétique, c’est fournir aux professionnels un avantage concurrentiel supplémentaire et donc inciter d’autres artisans et entreprises à se certifier.
- Réaliser des rénovations partielles ou globales qui aient un réel impact sur l’environnement. Les professionnels certifiés RGE sont formés régulièrement aux travaux d’efficacité énergétique. Pour le gouvernement, le label RGE a donc également permis de s’assurer une qualité supérieure de réfection du parc. Des actions ciblées, à l’impact majeur.
Une chose est sûre, le gouvernement ne prévoit pas pour l’instant de laisser tomber le RGE et renforce même ses mesures pour inciter les ménages à rénover les logements les plus énergivores. Depuis le 1er janvier 2023, les logements G dont la consommation énergétique est supérieure à 450kwh/m² sont interdits à la location ! Des mesures fortes et restrictives, à la hauteur finalement, de l’urgence climatique. L’avenir nous dira de quelle façon le label RGE a vocation à se généraliser, partout en France, pour aider à répondre à cette urgence.