Publié en 2022, le rapport d’évaluation du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est composé de trois volumes (éléments physiques du climat ; impacts, adaptation et vulnérabilité ; atténuation des impacts). Ces volumes ont précédé de quelques mois le rapport de synthèse, divulgué ce 20 mars 2023.
La synthèse du 6ème rapport du GIEC dresse un constat plutôt clair de l’état des lieux des changements climatiques actuels et de la transition énergétique. Depuis 30 ans, ce groupe international d’experts relate, analyse et transcrit l’étendue des connaissances scientifiques disponibles et validées sur le climat. Cette fois, les prévisions sont limpides : sans une action forte, conjointe et rapide des divers gouvernements, le réchauffement climatique pourrait bien attendre +2,7°C d’ici à la fin du siècle. Détails.
Une hausse constante et rapide de la température mondiale
La teneur du discours employé dans l’AR6 diffère peu de celle du 5ème rapport : du fait des émissions de CO2, la température globale de la Terre ne cesse de croître : +1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et un scénario d’émissions impliquant un réchauffement de +1,5°C dès 2030, sans possibilité d’y déroger.
Les chercheurs estiment que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude jamais constatée en 125 000 ans. En 2019, la concentration de CO2 était de 410 ppm, soit supérieure aux taux constatés ces quelques 2 millions d’années passées.
Si la responsabilité de l’Homme dans ces changements n’est plus à démontrer, celle de pallier les effets des dérèglements climatiques n’est encore que trop peu prise à bras le corps par les différents gouvernements. C’est du moins ce que met en relief le dernier rapport du GIEC, établi par des membres justement représentatifs de ces nations avant d’être approuvé par ces derniers. Selon l’ONU, le réchauffement climatique prévu pour notre siècle n’atteindra non pas +2°C mais bel et bien +2,4°C à +3,5°C, un scénario catastrophe pour ce qu’il implique de dérèglements climatiques.
Des conséquences dramatiques au réchauffement climatique
Les conséquences de ce réchauffement, déjà palpables dans de nombreuses régions du globe, ont vocation à se densifier et à s’accélérer :
- Sécheresses, inondations. Les décès liés à ces épisodes auraient d’ailleurs été multipliés par 15 dans les zones géographiques les plus vulnérables entre 2010 et 2020.
- Extinction d’espèces et migrations incontrôlées. Cela induit notamment une nette hausse des maladies vectorielles transmises par les moustiques.
- Diminution des ressources et de la qualité d’eau potable,
- Diminution des rendements agricoles et de la qualité nutritive des aliments,
On l’a compris : les conséquences de ce réchauffement sont non seulement écologiques mais également sanitaires, à l’heure où la famine, le manque d’eau et la malnutrition touchent de plein fouet les régions les plus défavorisées. Amérique centrale, Afrique subsaharienne, Asie du Sud sont particulièrement touchées par les effets du changement climatique. Partout dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé avançait également en 2022 le constat que 99 % de la population mondiale est exposée à “une trop forte concentration de particules fines liées aux énergies fossiles”.
Afin de pallier cette augmentation et espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, les experts avancent que la phase de décroissance devrait avoir lieu au plus tard à compter de 2025 et jusqu’en 2050, date d’atteinte hypothétique de la neutralité carbone. Plus que jamais, la sobriété énergétique se doit d’être au cœur des engagements environnementaux du gouvernement.
Ce rapport devrait servir de socle scientifique aux débats engagés à travers la COP28 de 2023, hébergée à Dubaï. Il ne reste qu’à espérer que des pistes concrètes soient alors dégagées par les divers gouvernements pour panser rapidement notre planète, gouvernements dont les responsabilités sont bel et bien partagées, mais dont les intérêts politiques et économiques semblent plus que jamais divergents.
La transition énergétique doit être portée par chacun
A l’actif du GIEC ? Pas moins de six rapports d’évaluation rédigés en 30 ans ainsi que quelques rapports ponctuels. On parle notamment du rapport sur les océans et la cryosphère en 2019, rapport sur le réchauffement global terrestre en 2018, etc. Force est de constater que, malgré les vérités scientifiques décriées dans ces écrits, les nations sont encore à la traîne en matière de sobriété énergétique.
Mais sont-ils les seuls à devoir appuyer sur l’accélérateur ?
Le cinquième rapport du GIEC contenait pour la première fois un chapitre dédié aux solutions comportementales. Ces solutions sont à mettre en place par tout un chacun ! Objectifs ? Orienter les particuliers vers des modes de consommation plus responsables. Aussi, il s’agit de sensibiliser le plus grand nombre à travers un message fort : chaque action compte ! Il est effectivement possible de faire évoluer de façon progressive mais durable nos habitudes. Alimentation, mobilité ou encore consommation énergétique (chauffage, éclairage, eau), tout peut être ciblé. Fréquemment, le gouvernement publie des ensembles de bonnes pratiques à garder à l’esprit en matière de transition énergétique. Si la plupart tendent du bon sens, il est toujours bon de rappeler qu’elles sont importantes. Pourquoi ne pas vous y référer ?