Alors que la crise énergétique a battu son plein ces derniers mois, le renouvelable a surpassé l’utilisation des combustibles fossiles. L’éolien et le solaire ont notamment fourni en 2022 le quart de l’électricité consommée en Europe, soit 22 %, alors que le gaz fossile se situait à 20 % de la production électrique européenne. Les énergies renouvelables ont donc permis d’éviter une crise encore plus sévère, et se placent aujourd’hui comme des énergies d’avenir et présentent de nombreuses opportunités pour la transition énergétique.
État des lieux de l’éolien et du solaire en France
En ce qui concerne l’éolien, la capacité installée sur le territoire français est passé de 10 GW en 2016 à plus de 17 GW en 2021, ce qui en fait le quatrième parc installé européen. À titre de comparaison, la capacité installée en Allemagne, premier parc Européen, est de 60.8 GW.
Ainsi, la France est largement en retard par rapport à d’autres pays européens. D’autant plus qu’elle n’a pas atteint l’objectif qu’elle s’était fixée sur le déploiement des énergies renouvelables électriques sur la période 2019 – 2023, puisqu’il visait une production de 24.1 GW dès 2020. Le pays encore loin du compte, d’autant plus que le développement des énergies éoliennes prend du temps. Elle s’éloignerait d’ailleurs encore davantage de son objectif fixé à 2028 (entre 35 et 44 GW). Tout cela alors que l’énergie renouvelable doit représenter 50 % du mix énergétique français à l’horizon 2050. En 2020, la France était d’ailleurs le seul pays Européen à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, et avait auparavant été condamné à une amende de 500 millions d’euros pour les mêmes raisons !
Ainsi, le développement des énergies solaires et éoliennes doit s’accélérer davantage sur le territoire français. Un plan d’accélération du déploiement des énergies renouvelables a d’ailleurs été voté par l’Assemblée nationale et doit prochainement passer conseil constitutionnel avant d’être promulgué. Il s’agit du “Projet de loi éolien solaire” qui entend faciliter le déploiement de ces énergies renouvelables sur le territoire.
Concrètement, le texte de loi propose ces nouvelles mesures :
- L’instauration d’un dispositif de planification territoriale des énergies, afin de faciliter la mise en place de nouveaux projets d’énergies renouvelables sur le territoire français
- La simplification des procédures, jusqu’alors particulièrement chronophages, tout en réduisant la durée d’instruction des projets. Objectif : revenir coûte que coûte dans la moyenne européenne.
- La mobilisation de nouveaux référents préfectoraux délégués aux projets d’énergie sur le territoire, afin d’apporter conseils et expertise aux porteurs de projets.
- Enfin et surtout, le projet veut faciliter l’installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés (friches) comme les parkings industriels ou les terrains en bord d’autoroute.
Cette nouvelle loi, votée par l’Assemblée nationale le 7 janvier 2023, devrait donc permettre l’accélération des projets d’énergie renouvelable sur le territoire français et permettre au pays de rattraper son retard.
On compte d’ailleurs ces dernières années de nombreux projets à grande échelle qui ont permis d’augmenter considérablement la production d’énergie solaire dans le pays. Selon le syndicat des énergies renouvelables (SER), ce sont 1637 mégawatts qui ont été raccordés sur les six premiers mois de l’année 2021, contre 431 MW sur la même période de l’année précédente.
La centrale photovoltaïque de Peyssis, près de Toulouse, est l’un de ces projets qui a vu le jour récemment (2020). C’est aujourd’hui la plus grande centrale photovoltaïque de France et cette dernière pourra produire jusqu’à 6 250 MWh par an.
Quels sont les enjeux de l’énergie renouvelable en France ?
Comme il a été constaté lors de la crise énergétique de 2022, les énergies renouvelables, et notamment l’éolien et le solaire, ont permis d’éviter une crise bien plus néfaste pour les foyers français. Ils ont ainsi permis de pallier le recul de l’importation du gaz russe propulsé par la guerre en Ukraine.
Cette montée de l’énergie renouvelable est notamment due au solaire qui a augmenté sa production en 2022 de 39 TWh, soit 24 % de plus qu’en 2021.
En plus de l’avantage écologique (afin d’atteindre une décarbonisation totale du secteur de l’énergie à l’horizon 2050), le développement des énergies solaires et éoliennes permet de répondre à un besoin d’indépendance. En effet, la France importait jusqu’à maintenant la plupart de son énergie (notamment depuis la Russie), étant ainsi dépendante de la fluctuation des prix du marché. En investissant massivement dans les énergies renouvelables, le pays peut donc retrouver son indépendance et réduire ses importations. Cet objectif est d’ailleurs commun à toute l’Union Européenne, puisqu’il fait partie des mesures promulguées par la Commission Européenne dans son Plan RePowerEU.
Les dernières mesures lancées par le gouvernement français et la commission Européenne laissent donc à penser que l’avenir de l’énergie renouvelable est tout tracé. Pour autant, le retard de la France est alarmant, quand on sait que nos pays voisins produisent jusqu’à deux fois plus d’énergie grâce à l’éolien et le solaire chaque année. Malgré une accélération du déploiement de ces énergies sur le territoire en 2021 et 2022, le pays devra faire encore mieux dans les prochaines années afin d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé à l’horizon 2028.