filière solaire et photovoltaique en france

Comment évolue la filière du solaire photovoltaïque en France ? Les chiffres à connaître

Helene

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Source de production d’énergie renouvelable très compétitive, l’énergie photovoltaïque progresse chaque année en France. Sa place devient plus forte, et contribue à la transition écologique progressive en matière d’énergie. Mais le développement futur est conditionné à un encadrement fort. Entre appui des pouvoirs publics et meilleure maîtrise de la production des panneaux, voici les grands enjeux connaître.

La France et son programme ambitieux pour le solaire photovoltaïque

Commençons par nous intéresser à la place qu’occupe la France à l’échelle mondiale en ce qui concerne l’utilisation du photovoltaïque. Le grand leader est chinois, avec près d’un quart de la production mondiale issue de l’empire du milieu. Puis viennent le Japon, les États-Unis et certains pays européens comme l’Italie, la Grèce ou l’Allemagne. La France ? Elle ne représente à l’heure actuelle que 2,5 % de la production d’énergie photovoltaïque dans le monde. Un chiffre qui traduit mal la progression de cette énergie mais qui s’explique car l’augmentation de la consommation mondiale en électricité pondère la croissance des énergies renouvelables. Oui, la production électrique progresse et reste encore aujourd’hui largement basée sur les énergies fossiles.

En se focalisant uniquement sur l’Hexagone, l’énergie photovoltaïque représente la troisième source d’énergie renouvelable utilisée. En effet, l’énergie éolienne et l’énergie hydraulique continuent de devancer le photovoltaïque. La production primaire d’énergies renouvelables en France progresse fortement mais est principalement à associer à l’essor des biocarburants, des pompes à chaleur et de la filière éolienne. Le solaire photovoltaïque ne contribue que partiellement à cette croissance. Mais la puissance du parc français est amenée à se développer car le gouvernement veut pousser fortement cette filière : l’ambition est de faire que chaque jour, 25 000 modules soient installés en France (un module désigne l’assemblage de cellules, avec généralement 60 d’entre elles qui sont connectées en série et en parallèle pour une superficie totale de 1,6 m²).

Actuellement, ce sont les régions du sud de la France qui sont les grandes championnes. Citons la nouvelle Aquitaine avec 2 495 MW, l’Occitanie avec 2 064 MW, la région PACA avec 1 358 MW ou encore la région Auvergne Rhône-Alpes avec 1 093 MW. Au total, on dénombre en France plus de 450 000 installationsi.

Les aides publiques à l’installation de modules photovoltaïques

Le marché du photovoltaïque français suit les grandes tendances mondiales. Ainsi, on a pu assister à une croissance très forte de 2007 à 2011. Puis, les volumes annuels raccordés ont stagné – entre 0,5 et 1 GWc – sous l’effet notamment de la baisse des aides publiques attribuées lors de l’installation de modules photovoltaïques. Les coups de pouce accordés tant aux particuliers qu’aux professionnels constituent un levier puissant. En leur absence, ou avec des conditions revues à la baisse, l’engouement est moins marqué. Mais il peut rester haut, notamment grâce à la diminution des prix. Depuis les années 2010, la réduction des prix est très forte pour tous les composants des panneaux photovoltaïques. Cela concerne en particulier le module cristallin avec un prix divisé par 10 (de 2009 à 2019).

Pour rappel, le dispositif de soutien public au photovoltaïque en France prend deux formes : l’obligation d’achat et le complément de rémunération.

  • L’obligation d’achat est destinée aux installations de puissance comprise entre 3 et 500 kWc. Le montant des aides accordées est fixé par arrêté tarifaire.
  • Le complément de rémunération concerne les installations de puissance supérieure à 500 kWc. Des appels d’offres permettent de fixer le montant de cette aide.

Selon les spécialistes du secteur, la France va désormais installer plus d’un GWc par an. D’ailleurs, pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), il va falloir maintenir un rythme « haut ». L’ambition est pour rappel d’atteindre une capacité de 45 GWc en 2030, alors que nous étions à 10 GWc en 2020 (10 072 MW précisément dont 9 490 MW en France continentale à la fin mars 2020).

Installer 25 000 modules par jour, cela vous semble difficile à vous représenter ? Le ministère de la transition écologique indique que, si l’on devait installer l’ensemble de ces modules uniquement au sol (ce qui n’est pas le cas en réalité), alors cela représenterait chaque jour la surface de six terrains de football. Une image assez parlante.

Une filière à encadrer pour un développement durable

Si l’électricité produite à partir d’un module photovoltaïque présente un bilan carbone largement inférieur au bilan carbone de l’électricité produite à partir de charbon ou de gaz, l’utilisation de ressources minérales est en revanche bien plus forte. Cela signifie que la production de cette électricité issue des rayons du soleil possède des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux. De l’extraction à la transformation de certaines ressources utilisées dans un système photovoltaïque, le bilan est parfois peu flatteur. Car il ne faut pas oublier que pour produire ces fameux panneaux, certains minéraux essentiels sont nécessaires selon la technologie. Il s’agit notamment de l’argent, du cadmium, du plomb du silicium ou du tellure.

Chaque minérale peut entraîner lors de son extraction une forte consommation d’énergie, des émissions de gaz à effet de serre mais aussi une perturbation des milieux aquatiques. Lors de la transformation, les émissions sont aussi nombreuses, avec parfois une utilisation de réactifs toxiques et de procédés énergivores pour aboutir à la constitution des modules.

On le comprend, toute la filière va devoir s’organiser : de la production des panneaux jusqu’à leur fin de vie, réduire les impacts environnementaux du photovoltaïque est devenu le nouvel enjeu.